les expositions — 2011

PEINTURE

Du 17 nov. au 4 déc.
vernissage le 17 nov.

New, Paris

Laurent Mazuy

Curateurs : Cannelle Tanc et Frédéric Vincent

samedi 19 novembre à 13h30 Hospitalité

L’OBJET EST TOUT ENTIER ABSTRAIT

Le travail de Laurent Mazuy traite de la couleur. Et pourtant est-ce là vraiment ce qui origine son tableau ?

L’artiste procède ainsi, tout d’abord un dessin spontané au crayon sur la toile. Une suite de lignes courbes qui divise la surface. Puis, il choisit et découpe certaines formes dans des papiers de couleurs de toutes natures qu’il colle à la toile avec de la peinture en pleine patte et généreusement versée. La couleur liquide, à l’eau ou à l’huile, déborde souvent les contours et les limites de ce pourquoi elle est utilisée, livrant à la marge du papier les possibles d’un dessin aux surfaces libres.
A la réalisation, définies et organisées, suit ce jeu incertain. La manipulation, crée et entremêle les plans. La surface éclatée devient espace, espace fragmenté que le cheminement du regard énumère et recompose : les grappes et les guirlandes de couleurs s’articulent dans la succession d’une suite de faits et de possibles incongrus. L’oeil coud et découd, c’est mat, satiné ou brillant, lisse ou rugueux, mou ou dur. La découpe est franche ou incertaine, c’est dessus, c’est dessous et tout autour. Primaire, secondaire ou intermédiaire, chaude ou froide, c’est fin ou épais, transparent ou opaque. La couleur est toujours aux prises avec la volonté de réfléchir une grammaire des surfaces.

Plusieurs idées sont ainsi serties, celle du nombre, celle de l’abouti et du narratif. Pourquoi ce trait, ce simple trait gravé dans la surface de ce qui nous est proposée. Attendre le paresseux moment qui prend forme dans le pli du tableau au creux de la peinture dans l’organique de la chose. La couleur est pour l’artiste un outil de mesure, une unité de construction qu’il utilise tour à tour et simultanément avec l’idée au combien pernicieuse et paradoxale de l’ornementation.
L’artiste illustre un instant généreux : être dans le désir de l’autre par l’intermédiaire d’un fait pictural qui se veut sans directions et sans directives. Créer un moment, un fragment de ce temps, une durée qui puisse ouvrir une succession de glissements et de passages. Fondre le sourire et la grimace en un visage d’avant la parole.

La peinture de Laurent Mazuy est discontinue. Le parcours où s’égrène le tableau n’est pas linéaire. L’artiste ne progresse pas, il conjugue et reprend les formes et les gestes qu’engendre sa recherche. Il tourne autour de la question de la peinture en construisant une géométrie complexe dans laquelle à l’occasion de l’exposition, il entoure le visiteur.