les expositions — 2009
BRICOLAGE(S) 1
Du 10 sept. au 3 oct.
Immanence, Paris
Curateurs : François Coadou et Stéphane Lecomte
De septembre à novembre 2009, Immanence confie sa programmation à un critique et à un artiste, pour un commissariat conjoint.
François Coadou et Stéphane Lecomte proposent, dans ce cadre, un cycle articulé autour de la notion / question du bricolage et structuré en trois parties.
Bricolage(s) // 1 // Une exposition collective de Stéphane Bérard, Jean Dupuy, Stéphane Lecomte, Patrick Van Caeckenbergh, Frédéric Vincent, Bady Zeaiter
Au rebours des productions à gros budget, qui sont à la mode dans le marché de l’art, au rebours de l’esthétique du léché, sinon du lisse, qui y triomphe, ce cycle voudrait inviter à réfléchir, autour de quelques artistes, sur le concept de bricolage. Il s’agirait de voir – ou de donner à voir – par quelles stratégies plastiques et intellectuelles à chaque fois différentes, ces artistes entendent se saisir du monde qui les entoure, et faire jeu avec lui, aux fins, le plus souvent, d’une prise de distance et d’une mise en critique.
Il s’agit, à travers cette exposition collective, de donner à voir et à penser quelques aspects, rhizomatiques, de ce qu’on peut appeler aujourd’hui le bricolage en art. Loin de chercher à former école, ou académie, dans tout ce que cela aurait de normatif et d’exclusif, il s’agit donc ici de créer des rapprochements, bien plutôt, en même temps que de montrer aussi des éloignements. Dessiner, en d’autres termes, l’existence d’un champ, et en souligner dans le même moment toute l’étendue.
Stéphane Bérard, artiste français né en 1966.
L’art de Stéphane Bérard se qualifie surtout par son attitude. Souvent à la limite de la fumisterie, il aime, dans ses productions, à provoquer le « milieu » et ses prétentions au sérieux. C’est dire, en d’autres termes, si l’ironie ou le rire franc sont chez lui des moyens privilégiés. Stéphane Bérard aborde le cinéma et la musique dans le même esprit.
Stéphane Bérard est représenté par la galerie Marion Meyer
http://www.galeriemarionmeyer.com/
Jean Dupuy, artiste français né en 1925.
Figure importante de l’histoire de l’art contemporain, Jean Dupuy a été l’un des fondateurs de l’art technologique au début des années 70, mais reste surtout connu comme organisateur d’expositions et de performances collectives, dans son loft, à New York, à la fin de la même décennie. Proche de Robert Filliou, de George Maciunas et du mouvement Fluxus, il est aussi l’auteur, pour ce qui nous intéresse plus particulièrement, de machines improbables.
Jean Dupuy est représenté par la galerie Sémiose.
http://www.semiose.com/
Stéphane Lecomte, artiste français né en 1983.
Stéphane Lecomte poursuit, depuis plusieurs années, une œuvre d’art totale nomade qu’il appelle « Terrain Idéal ». Au croisement de plusieurs médiums – performance, vidéo, installation, édition – celle-ci se caractérise surtout par une mise en question sans cesse renouvelée et déplacée des rapports de l’art et de la vie. Artiste de l’attitude, en ce sens, plus que de l’œuvre, Stéphane Lecomte aime à se jouer des règles du « milieu », quand ce n’est pas, plus généralement, de règles du monde. Décalage d’où naît une utopie, fulgurante et fragile, qui prend corps, le plus souvent, avec la discrétion d’un art qui se veut résolument anti-spectaculaire.
Patrick Van Caeckenbergh, artiste belge né en 1960.
Le monde poétique de Patrick Van Caeckenbergh apparaît et prend forme au croisement de références en apparence très différentes. Références à l’histoire de l’art, références à la Belgique, pays où il est né et où il vit, à quoi se greffe encore tout un réseau de métaphores digestives, en quelque chose rabelaisien, sur la création et sur la collection. L’artiste propose, à partir de là, une oeuvre toute de bricoles, à la limite parfois de l’artisanat.
Patrick Van Caeckenbergh est représenté par la galerie In Situ
http://www.insituparis.fr/
Frédéric Vincent, artiste français né en 1972.
Pas question ici d’étaler une quelconque virtuosité picturale. Assumant très volontiers un côté « mal peint », Frédéric Vincent aime à représenter les grandes figures de la musique populaire, Johnny Hallyday ou Michel Sardou, ou à réintervenir sur leurs pochettes, quand ce n’est pas directement sur leurs disques. Bien mieux, loin de se limiter à ces seules références, il s’ingénie aussi et prend plaisir à les mêler à celles dites savantes, ou artistiques. En naît une oeuvre riche et singulière.
Frédéric Vincent est représenté par la galerie La Bank.
http://www.bankgalerie.com/
Bady Zeaiter, un artiste français né en 1982.
Bady Zeaiter se présente avant tout comme un collectionneur, ou comme un récupérateur, plutôt, et accumulateur de vieilleries, de curiosités. Il élabore, à partir de ce matériau, des sculptures ou installations étranges, que l’on observe ou dans lesquelles on pénètre comme dans le laboratoire de quelque savant aberrant. Animaux naturalisés côtoient ici machines absurdes, dans un monde fantasque qui, d’évidence, tient en quelque façon de l’utopie.
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Les commissaires :
François Coadou
François Coadou est philosophe, historien d’art et critique. Après avoir enseigné aux Beaux Arts de Caen, il est, depuis 2007, professeur aux Beaux Arts de Toulon. Il fait régulièrement des workshops et conférences (EBA La Réunion, EBA de Dunkerque, ENS, EHESS, etc.). Il est l’auteur de deux ouvrages publiés aux éditions Semiose, ainsi que de nombreux articles parus en revue, dans des catalogues, ou sur le net.
Stéphane Lecomte
Stéphane Lecomte est artiste pluridisciplinaire. Depuis plusieurs années, il propose, sous le nom de « Terrain Idéal », une œuvre d’art totale nomade, où les notions de bricolage et d’utopie tiennent une grande place. En 2007, il a été commissaire de l’exposition « Autour de Robert », à Immanence (Paris). Il est également l’auteur de deux blogs : Le Permanent (http://le-permanent.blog.lemonde.fr/) et Un jour, une question (http://1questionparjour.canalblog.com/).