les expositions — 2003

READONLYMEMORIES

du 2 au 16 octobre

Immanence, Paris

Grégory Chatonsky

READONLYMEMORIES
du 2 au 16 octobre 2003
Grégory Chatonsky
Commissaires : Cannelle Tanc et Frédéric Vincent

READONLYMEMORIES est une recherche expérimentale sur les relations
cinématographiques entre l’espace et le temps.

Le livre de Bernard Stiegler La technique et le temps nous a
convaincu d’un changement épochal dans la répartition des catégories
transcendantales de la perception. Le temps qui structurait
traditionnellement l’espace sous la forme d’une distance voit son avenir
suspendu à une obsolescence permanente qui obstrue l’histoire. De
nouveaux objets narratifs, dont le jeu vidéo est emblématique, ne sont
plus pensables temporellement mais spatialement.

Quant à lui, le cinéma avait poussé à bout la logique du flux temporel que la photographie
avait inauguré au XIXème siècle. Le cinéma constitue depuis une dizaine
d’années un référent majeur dans le champ de l’art contemporain. Cette
référence s’est développée selon plusieurs axes : le remontage-remixage
de films, l’analyse des principes de production, réalisation,
diffusion (approche structurelle), l’intensification des clichés et
normes (approche médiatique de type pop-art), la reprise de la question
du récit (approche narrative, micro et inter-récits).

La proposition de Grégory Chatonsky est de renverser ce rapport de référence et de déconstruire les structures transcendantales du cinéma.
Les images montrées n’existent pas et pourtant nous les connaissons toutes.
Un film est composé comme une mélodie, c’est un flux, il se constitue dans son écoulement. Chatonsky brise se flux par sa proposition, il s’agit de photographie couleur contrecollée sur aluminium, représentant une scène de films célèbre ( Fenêtre sur cour, Alfred Hitchcock, Faux-semblants, Crash, David Cronenberg, Blue Velvet, Lost Highway , David Lynch, Marathon Man, John Schlesinger, Le Mirroir, Andreï Tarkovski). Ces photographies sont une succession de captations d’images et une reconstitution d’un espace, l’espace de la scène proprement dite. Ce sont des fragments d’espace et de la reconstitution d’un espace plus grand que ce ne voit le spectateur.

En mettant à plat le temps, on reconstitue la continuité spatiale de l’espace en mettant bout à bout des fragments captés par la caméra. L’image n’est plus temporelle mais spatiale, le
temps est rendu sensible par l’espace (de l’écran).