les expositions — 2023

Balcon Bettina

Exposition monographique de Bettina Grossman
du 11 octobre au 16 décembre 2023
Vernissage : mardi 10 octobre 2023, 18h, en présence d’Yto Barrada
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris

Bettina

Balcon Bettina

Exposition monographique de Bettina Grossman
Du 11 octobre au 16 décembre 2023
Vernissage : mardi 10 octobre 2023, 18h, en présence d’Yto Barrada ; signature de l’ouvrage Bettina (Atelier EXB, 2022)
Commissaires : Yto Barrada et Clément Dirié
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris

Horaires : Du mercredi au samedi de 13h à 19h
Ouverture exceptionnelle du lundi 16 au dimanche 22 octobre de 13h à 21h

En 2023, Yto Barrada est l’invitée du Festival d’Automne pour les arts visuels. Née en 1971 à Paris, vivant à New York, elle propose un projet en trois volets, emblématique de sa pratique internationalement reconnue. Intitulée Solidité lumière, une exposition monographique réunit à Césure œuvres récentes et inédites explorant les notions de jeu, de matérialité et de transmission (jusqu’au 26 novembre, 13, rue Santeuil, 75005 Paris). En tant que commissaire d’exposition, elle présente à Immanence Balcon Bettina. Enfin, une Carte blanche Cinémathèque de Tanger offre au Louxor et au Grand Action une sélection de films, réalisés entre 1934 et 2019, choisis par l’artiste, co-fondatrice de la Cinémathèque de Tanger.

Première présentation à Paris de l’œuvre de Bettina (1927-2021, née Bettina Grossman), Balcon Bettina témoigne de l’admiration de Yto Barrada pour la pratique hypnotique et autodidacte de cette artiste rare, figure « excentrique » du New York des années 1970-1980. Depuis leur rencontre en 2015, elle se consacre à la reconnaissance et l’archivage de son œuvre polymorphe, très peu visible de son vivant si ce n’est lors d’une exposition à la célèbre OK Harris Gallery (New York) en 1980. En 2022, en collaboration avec Gregor Huber, Yto Barrada publie la première monographie sur Bettina (Atelier EXB) à l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles.

Recluse à l’Hôtel Chelsea depuis 1972, suite à l’incendie en 1966 de son atelier new-yorkais qui détruisit toute sa production – notamment celle de ses années européennes –, Bettina a élaboré, à l’abri des regards, un corpus singulier et prolixe composé de séries photographiques processuelles, de sculptures et films conceptuels, de dessins et de partitions textuelles. « La seule façon de faire de si belles choses, c’est de se couper de la réalité, de ses amis, du présent désordonné. Quand vous vous isolez, vous permettez à l’énergie divine de circuler », affirme-t-elle. Elle est l’auteure d’une œuvre puissamment visuelle, à la fois rigoureuse et géométrique, transcendantale et poétique, en prise directe avec les avant-gardes du XXe siècle. Pour l’un de ses principaux corpus intitulé The Fifth Point of the Compass/New York From A to Z, Studies in Random Constant, Fixed Focus–Time Lapse (1977-1985), elle photographie les passantes et passants depuis le balcon de sa chambre au cinquième étage de l’Hôtel Chelsea puis organise les milliers de clichés en fonction de catégories diverses (rouge, pluie, vélos, lecteur, etc.), donnant ainsi forme à une fascinante grammaire urbaine.

Pour Yto Barrada, Bettina « a fait sens de l’absurdité du monde en se trouvant un espace à elle pour vivre et créer, en tant qu’artiste et designer textile. La première chose qui m’a conquise chez elle, c’est son humour cinglant et la conscience de sa propre valeur. J’ai ensuite découvert sa rage, son histoire familiale de fille d’émigrés juifs, sa volonté de s’extraire de son milieu. Il y eut aussi la déflagration que représente, en 1966, l’incendie de son atelier dans lequel tout disparaît. Elle décide alors de se réinventer, s’installe à l’hôtel et recommence à zéro. Ma rencontre avec Bettina, c’est également la découverte de l’œuvre d’une autodidacte incroyable qui vaut celle de tous les artistes de sa génération. Évidemment, il y a de nombreux points communs entre nos deux pratiques. Dans mon studio de New York, je travaille entourée de ses œuvres et de toutes ses boîtes d’archives. »

L’exposition présente un ensemble représentatif des nombreuses pratiques de l’artiste – film, photographies, sculptures, œuvres sur papier, peintures au scotch, collections de mots – mais aussi une tapisserie et des vitraux réalisés au début des années 1970, récemment retrouvés et montrés ici pour la première fois. Après ses études à New York, Bettina vécut une première fois en Europe entre 1957 et 1965 où elle collabora notamment avec Knoll Associates, Liberty et la William Morris Society, puis une seconde fois en 1970-1972 où elle travailla alors avec les ateliers Loire (vitraux) et Pinton (tapisserie). Quand elle vivait à Paris, Bettina résidait boulevard Raspail, non loin du centre d’art Immanence.

En parallèle, dans le cadre de la Carte blanche Cinémathèque de Tanger, projection le lundi 27 novembre au Grand Action du film Girl with Black Balloons (2011, 59’) de Corinne van der Borch, en présence de la réalisatrice.

Remerciements : Ateliers Loire, Lèves ; Ateliers Pinton, Aubusson/Paris ; Marina Caron ; Ulrik Gallery, New York.
Image : Bettina, série « Paintings with Tape », n. d., adhésif sur papier, 47,5 x 40 cm. Courtesy The Estate of Bettina & Ulrik Gallery, New York.

Production Festival d’Automne à Paris, en collaboration avec le centre d’art Immanence.
https://www.festival-automne.com/edition-2023/yto-barrada-embalcon-bettinaem