les expositions — 2023

Party Party ou la malédiction de la répétition Hey Hey Hey ou la répétition de l’ordinaire Fête parfaite ou la misère de l’extraordinaire Party Party Yeah Yeah (Que sera sera, whatever will be will be)

du 14 au 21 septembre

Karin Maria Pfeifer Lola Pfeifer Sula Zimmerberger Joanna Schulte

Vernissage le 14/09 à partir de 18h.
Une exposition soutenue par le Forum Culturel Autrichien

Avec : Lola Pfeifer, Karin Maria Pfeifer, Elsa-Joanna Schulte, Sula Zimmerberger

Party Party ou la malédiction de la répétition
Hey Hey Hey ou la répétition de l’ordinaire
Fête parfaite ou la misère de l’extraordinaire
Party Party Yeah Yeah (Que sera sera, whatever will be will be)

Le titre de quatre lignes n’est pas un accident. Pas un accident. Pas d’accident du tout. Voyons plutôt une exposition de quatre artistes qui s’intéressent à la question de la répétition, des positions artistiques qui vont des boules disco et des tourne-disques qui ne fonctionnent pas au rideau comme objet répétitif, en passant par les graffitis sur les carreaux et les papiers peints sobres.

La répétition, nous apprend Hoffmann, est une poétique de la répétition (sans but), un rond-point qui fait du futur un passé :

"La poétique de la répétition sans but [...] de l’accélération absurde vers un retour du même, un rond-point qui fait de l’avenir un passé, offre le symbole de l’immobilité dynamique, mais aussi une utopie en dehors de la logique d’exploitation et - en tant que critique - une issue à l’absence d’alternative, si souvent invoquée au cours des dernières (décennies)".

La question de savoir à quoi pourrait ressembler concrètement la poétique de la répétition est posée dans l’exposition de manière figurative, mais aussi littérale. Il est question de la répétition de la répétition (Karin Maria Pfeifer et Sula Zimmerberger), de la tentative répétée de tendre vers la perfection (Lola Pfeifer) et de l’échec parfait dans la répétition (Joanna Schulte).

party, party party, ou la répétition productive

Joanna Schulte présente entre autres son œuvre blaupunkt, dans laquelle on peut voir une projection vidéo d’une commode vintage avec une boule à facettes montée sur le dessous, ainsi qu’un tourne-disque. L’aiguille est manipulée et ne joue qu’une boucle du single "Give me your love" de Frank Duval. Joanna Schulte joue ici avec la répétition comme point de départ créant un nouveau son :

"Le mélange de simples matériaux quotidiens d’une époque révolue et l’application de pratiques culturelles contemporaines comme le sampling et le remix caractérisent l’approche artistique de Joanna Schulte du clash des niveaux temporels".

L’œuvre crée une situation de fête surréaliste avec une boule à facettes et un son rejoué en permanence - qui, justement par la répétition, invite de manière productive le spectateur* à écouter et peut-être même à danser.
Perfect Party ou la misère de l’extraordinaire

L’œuvre it’s perfect. no mold de Lola Pfeifer, dans laquelle elle oppose la vulnérabilité du corps humain à la nécessité d’épurer et d’ordonner, traite également de la perfection répétée. Chez elle, on voit des piles de boucles de marbre exactement identiques, et les boucles de métro les mieux enfilées. Le fait que tout cela ne fonctionne pas comme prévu est délibérément laissé en suspens - la pile est de travers, les boucles de métro ne devraient pas être enfilées. Avec cette œuvre d’art, Lola Pfeifer est à la recherche de la perfection.
Dans le texte qui accompagne l’œuvre d’art, on entend le monologue intérieur désespéré qui va avec :

Je déteste empiler et plier. Ce qui est ironique. Parce que c’est presque parfait. Qui n’aime pas ça ? Moi aime aussi la perfection. J’essaie d’atteindre la perfection. Mais c’est dommage que ça ne marche pas. Il y a toujours quelque chose de sale. Ce n’est pas grave, ce n’est pas grave. Faire le poing, étirer les doigts. Faire le poing. Serrer les doigts étirer les doigts. Puis étirer un par un.
Party Party Yeah Yeah (Que sera sera, whatever will be will be)

Plus récemment, il a été créé un adjectif encore plus parfait pour désigner la perfection : pelé en portugais signifie extraordinaire, inspiré du footballeur.

"L’attribut "pelé" sert la glorification idéologiquement ancrée de l’extraordinaire, de l’incomparable, de l’unique [...] [Mais] il recèle en même temps quelque chose de réconfortant, d’apaisant, d’encourageant. En effet, le mot évoque directement l’homme dont il est dérivé et connote ainsi l’ascension sociale : Pelé, c’est le garçon issu d’un milieu pauvre qui a réussi à s’établir comme une sommité internationale dans son domaine. Mais Pelé venait d’une époque révolue, et c’est pourquoi cet adjectif homonyme est entouré d’un parfum de nostalgie ou de la nostalgie d’une époque où les choses semblaient plus faciles à comprendre et où les projets de vie étaient supposés plus faciles à réaliser".

Cette nostalgie d’un temps ordonné et clairement structuré, qui semble rarement atteignable dans la pratique, est également au centre des préoccupations de Karin Maria Pfeifer. La répétition de la répétition est visible dans le dessin du motif répétitif du papier peint, accompagné du clignotement rythmique d’une lampe de plafond posée sur le sol. Karin Maria Pfeifer s’interroge sur la nostalgie et le désir de répétition (voir Pelé), mais aussi sur le déplacement et la négation de cette (re)séquence temporelle.

"Il n’y a pas une temporalité linéaire, il n’y a que des temporalités, des temporalités différentes entre le passé, le présent, le futur et les espaces qui se rencontrent, se superposent, se déplacent."

Hey Hey Hey ou la répétition de l’ordinaire

Ne pas se décider, c’est étonnamment se décider non seulement contre tout, mais aussi en faveur de quelque chose - précisément pour une répétition de ce qui a déjà été fait. L’œuvre de Sula Zimmerberger travaille littéralement avec une telle répétition, puisque plusieurs rideaux sont présentés en série les uns à côté des autres. Hors contexte, les plis des rideaux semblent avoir plus de similitudes que de différences, mais en même temps, si l’on y regarde de plus près, chaque différence, aussi petite soit-elle, est plus frappante que les perturbations de la répétition. Grâce à la répétition par Zimmerberger d’un objet en soi souvent observé, l’ordinaire est ici rendu extraordinaire, rempli de signification et plus complexe que le tissu que les photographies ne font en fait que représenter.

Pattern, perfection, party our pelé ? (Motif, perfection, fête ou pelé ?)

Une énumération avec allitération semble être une bonne conclusion pour une exposition consacrée à la répétition. Il ne reste plus qu’à se demander s’il est nécessaire de faire le lien entre la répétition et l’extraordinaire, ou si les deux sont peut-être plus proches qu’on ne le pense. En ce sens, la question est transmise au/à la destinataire* : Patterns, party, perfection ou simplement un peu de pelé ?

Party Party Party oder der Fluch der Repetition
Hey Hey Hey oder Repetition des Gewöhnlichen
Perfect Party or the Misery of the Extraordinary
Party Party Yeah Yeah (Que sera sera, whatever will be will be)

Der vierzeilige Titel ist kein Unfall. Kein Unfall. Kein Unfall. Sehen wir doch eine Ausstellung von vier Künstlerinnen die sich mit der Frage der Wiederholung befassen, künstlerische Positionen, die von Discokugeln und nicht funktionierenden Schallplattenspielern über Fliesen-Graffito und nüchternen Tapeten bis zum Vorhang als repetitives Objekt reichen.

Repetition, so lernen wir von Hoffmann, ist Poetik der (ziellosen) Wiederholung, ein Kreisverkehr, der aus der Zukunft eine Vergangenheit macht :

„Die Poetik der ziellosen Wiederholung […] der absurden Beschleunigung in eine Wiederkehr des Immerselben, ein Kreisverkehr, der aus der Zukunft eine Vergangenheit macht, offeriert das Sinnbild des dynamischen Stillstands, aber auch eine Utopie außerhalb der Verwertungslogik und – als Kritik einen Ausweg aus der Alternativlosigkeit, die in den letzten Jahr(zehnt)en so oft bemüht wurde.“

Die Frage, wie Poetik der Wiederholung konkret aussehen könnte, wird in der Ausstellung figurativ, aber auch wortwörtlich in den Raum gestellt. Es geht um die Wiederholung der Wiederholung (Karin Maria Pfeifer und Sula Zimmerberger), dem wiederholten Versuch des Strebens nach Perfektion (Lola Pfeifer) und des Produktivem in der Wiederholung (Joanna Schulte).

Party Party Party oder produktive Repetition

Joanna Schulte zeigt unter anderem ihr Werk blaupunkt, in dem eine Videoprojektion von einer Vintage-Kommode mit an der Unterseite montierter Diskokugel sowie ein Plattenspieler zu sehen sind. Die Nadel ist manipuliert und spielt nur einen Loop aus der Single „Give me your love” von Frank Duval. Joanna Schulte spielt hier mit Wiederholung als neuen Sound kreierenden Startpunkt, so schreibt Jennifer Bork über Schulte :

„Die Mischung aus einfachen Alltagsmaterialien einer vergangenen Zeit und die Anwendung von zeitgenössischen Kulturpraxen wie dem Sampling und dem Remix prägen Joanna Schultes künstlerischen Ansatz des Zeitebenen-Clashs.“

Das Werk schafft einen surreale Party-Situation mit Discokugel und immer wieder abgespielten Sound – der eben genau durch die Wiederholung produktiv den/die Betrachter*in zum Hören und vielleicht gar zum Tanz einlädt.

Perfect Party or the Misery of the Extraordinary

Auch bei Lola Pfeifers Werk it’s perfect. no mold, geht es um Wiederholung und insbesondere um wiederholte Perfektion. Die Künstlerin stellt dem Drang des Schlichtens und Ordnens die Verwundbarkeit des menschlichen Körpers gegenüber. Ihr Code dazu sind Halteschlaufen, wie man sie aus öffentlichen Verkehrsmitteln kennt, einerseits als Stapel exakt nachmodellierte dreidimensionale Kopien aus echtem Marmor, andererseits als aufgefädelte Originalstücke aus der U-Bahn. Dabei sieht nicht alles so perfekt aus, wie es sein könnte - der Stapel ist schief, die U-Bahn-Schlaufen gehören eigentlich nicht aufgefädelt, womit Lola Pfeifer die Suche nach Perfektion symbolisiert. In dem das Kunstwerk ergänzenden Text hört man den dazu gehörenden verzweifelten inneren Monolog :

„Ich hasse Stapeln, und Zusammenlegen. Was ironisch ist. Weil es eben fast perfekt ist. Wer mag das nicht. Ich mag ja auch die Perfektion. Ich versuche die Perfektion. Blöd nur, dass das nicht funktioniert. Immer ist etwas schmutzig. Nicht schlimm, nicht schlimm. Faust machen, Finger dehnen. Faust machen. Finger zusammen
dehnen. Dann einzeln dehnen.“

Party Party Yeah Yeah (Que sera sera, whatever will be will be)

Seit neustem gibt es für Perfektion auch ein perfektes Adjektiv : pelé, das im Portugiesischen „außergewöhnlich“ bedeutet, angelehnt an den Fußballer gleichen Namens – eines Fußballers aus der Vergangenheit

„Das Attribut „pelé“ bedient die ideologisch verankerte Glorifizierung des Außergewöhnlichen, Unvergleichlichen, Einzigartigen […] [Es] birgt aber zugleich etwas Tröstliches, Besänftigendes, Hoffnungsfrohes. Erinnert doch das Wort unmittelbar an den Menschen, von dessen Namen es abgeleitet ist, und konnotiert somit sozialen Aufstieg : Pelé, das war der Junge aus ärmlichen Verhältnissen, der es schaffte, sich als international gefeierte Größe seines Fachs zu etablieren. Aber Pelé stammte aus einer vergangenen Epoche, und so umgibt das homonyme Adjektiv ein Hauch von Nostalgie oder der Sehnsucht nach einer Zeit, in der die Dinge einfacher zu begreifen schienen und Lebensentwürfe vermeintlich leichter zu verwirklichen waren.“

Es ist diese Sehnsucht nach der Repetition und Rückkehr einer scheinbar geordneten, klar strukturierten Zeit, die in der rezenten Weltenordnung selten erreichbar scheint, die bei Karin Maria Pfeifer in den Fokus gerückt wird. Die Wiederholung der Wiederholung wird sichtbar in dem Zeichnen des sich wiederholenden Musters der Tapete, begleitet von dem rhythmischen Blinken einer auf dem Boden liegende Deckenlampe. Karin Maria Pfeifer fragt nach der Nostalgie und Sehnsucht der Wiederholung (siehe Pelé), andererseits aber eben auch nach dem Verrücken und Negieren dieser zeitlichen Abfolge.

„Es gibt nicht die eine lineare Temporalität, es gibt nur Temporalitäten, verschiedene Zeitlichkeiten zwischen Vergangenheit, Gegenwart, Zukunft und Räumen, die sich begegnen, überlagern, verschieben.“

Hey Hey Hey oder Repetition des Gewöhnlichen

Sich nicht zu entscheiden, bedeutet überraschenderweise, dass man sich nicht nur gegen alles, sondern auch für etwas entscheidet - nämlich für eine Wiederholung des schon Dagewesenem. Sula Zimmerbergers Werk arbeitet wortwörtlich mit solch einer Wiederholung, sind doch mehrere Vorhänge in Serie nebeneinander präsentiert. Ohne Kontext scheinen die Falten der Vorhänge mehr Ähnlichkeiten als Unterschiede zu haben, gleichzeitig wird bei genauerer Betrachtung jeder noch so kleiner Unterschied mehr auffallen, als grobe Störungen in der Wiederholung. Durch Zimmerbergers Wiederholen eines an sich oft betrachteten Objekts wird das Gewöhnliche zum Außergewöhnlichen gemacht, mit Bedeutung befüllt und und somit vielschichtiger als der Stoff, den die Fotografien abbilden.

Patterns, party, perfection and pelé ?

Eine Aufzählung mit Alliteration scheint für eine sich mit Wiederholung befassende Ausstellung ein guter Schlussstrich. Es bleibt nun nur noch die Frage offen, ob man den Bogen von der Wiederholung zum Außergewöhnlichen überhaupt schlagen muss, oder ob diese beiden denn vielleicht doch näher beieinanderstehen als sich auf den ersten Blick erschließt. In diesem Sinne wird die Frage an die/den Rezipient*in weitergereicht : Patterns, party, perfection oder einfach nur ein bisschen pelé ?