les expositions — 2024

SMS, Shit Must Stop

du 2 mars au 27 avril
Une publication et une affiche sont éditées pour l’occasion.

Ed Bereal Irving Petlin Su Braden James Lee Byars Walter De Maria Richard Hamilton Julien Levy Sol Mednick Nancy Reitkopf La Monte Young Marian Zazeela Nicolas Calas Bruce Corner Marcia Herscovitz Alain Jacquet Ray Johnson Lee Lozano Bernard Pfriem George Reavey Clovis Trouille John Battan Enrico Baj William Bryant Dick Higgins Joseph Kosuth Ronnie Landfield Roland Penrose Man Ray Hannah Weiner Lawrence Weiner Terry Riley Robert Stanley Paul Bergtold John Cage Hollis Frampton Roy Lichtenstein Lil Picard Domenico Rotella Robert Watts William Anthony William Copley Edward Fitzgerald Neil Jenney Angus MacLise Bruce Nauman Yoko Ono Mel Ramos Robert Rohm William Schwadler Diane Wakoski Richard Artschwager Dieter Roth Betty Dodson Ronaldo Ferry John Giorno Adrian Nutbeam Claes Oldenburg Micha Petrov Jean Reavey Bernar Venet Paul Steiner Toby Mussman On Kawara Arman

Avec :
Irving Petlin, Su Braden, James Lee Byars, Christo, Walter de Maria, Richard Hamilton, Kaspar Koenig, Julien Levy, Sol Mednick, Nancy Reitkopf, La Monte Young, Marian Zazeela, Nicolas Calas, Bruce Corner, Marcia Herscovitz, Alain Jacquet, Ray Johnson, Lee Lozano, Bernard Pfriem, George Reavey, Clovis Trouille, John Battan, Enrico Baj, William Bryant, Dick Higgins, Joseph Kosuth, Ronnie Landfield, Roland Penrose, Man Ray, Hannah Weiner, Terry Riley, Robert Stanley, Paul Bergtold, John Cage, Hollis Frampton, Roy Lichtenstein, Lil Picard, Domenico Rotella, Robert Watts, William Anthony, William Copley, Edward Fitzgerald, Neil Jenney, Angus MacLise, Bruce Nauman, Yoko Ono, Mel Ramos, Robert Rohm, William Schwadler, Diane Wakoski, Lawrence Weiner, Richard Artschwager, Ed Bereal, Diter Rot, Betty Dodson, Ronaldo Ferry, John Giorno, Adrian Nutbeam, Claes Oldenburg, Micha Petrov, Jean Reavey, Bernar Venet, Paul Steiner, Toby Mussman, On Kawara, Arman, Congo, Aftograf, Princess Winifred.

En 1968, les peintres surréalistes américains William Copley et Dimitri Petrov imaginent un projet éditorial ambitieux et innovant qui pourtant passera complètement inaperçu. Ce projet éditorial est la revue SMS, elle est fondée à New York. S.M.S pour Shit Must Stop, littéralement « La merde doit s’arrêter » était sous forme de portfolios une petite collection d’œuvres d’art disponibles par abonnement.
Cette revue est se compose d’une série de six portfolios de 18 x 28 cm dont le tirage annoncé fut de 2000 exemplaires.
Ces portfolios furent édités selon six livraisons, le Volume 1 : février 1968, le Volume 2 : avril 1968, le Volume 3 : juin 1968, le Volume 4 : août 1968, le Volume 5 : octobre 1968 et le Volume 6 : décembre 1968.
La revue S.M.S présente de nombreux artistes, sculpteur, peintre, dessinateur, caricaturiste, cinéaste, photographe, musicien, performeur, poète, mais aussi galeriste ou encore critique d’art ou de cinéma et même un singe. La particularité est aussi de couvrir de nombreux mouvements artistiques représentés : dada, surréalisme, Fluxus, art minimal, art conceptuel, mail-art, art brut, Nouveau réaliste, poésie concrète, Pop Art, Land Art, Art Abstrait.
SMS est une revue conçue comme une publication inter-média et intergénérationnelle présentant des œuvres d’artistes renommés comme Man Ray ou Meret Oppenheim, des artistes Pop comme Richard Hamilton et Roy Lichtenstein et des pièces de la génération montante comme Joseph Kosuth, Lawrence Weiner et Bruce Nauman.

Cette revue assure le passage entre plusieurs générations d’artistes, il est rare de voir un tel mélange dans une même publication. Ainsi malgré leur côté anticonformiste les publications Fluxus ne font appellent exclusivement à des artistes Fluxus, nul dada, surréalistes et encore moins peintre figuratif, artiste conceptuel ou minimal n’est présent. Cela relève chez SMS, non seulement d’un esprit d’ouverture mais aussi d’une réelle incorporation de l’art dans la vie même. Ce qui fonctionne comme un leitmotiv chez Fluxus devient une réalité avec SMS.
La réussite de cette revue réside en partie dans la grande qualité de reproduction des œuvres car nous avons parfois l’impression d’être en face d’originaux.
La revue SMS est incontestablement une rupture en matière de projet éditorial, le sigle SMS pour « Shit Must Stop » fonctionne comme un slogan voire même une affirmation. Cette revue assure le passage entre plusieurs générations d’artistes, il est rare de voir un tel mélange dans une même publication. Ainsi malgré leur côté anticonformiste les publications Fluxus ne font appellent exclusivement à des artistes Fluxus, nul dada, surréalistes et encore moins peintre figuratif, artiste conceptuel ou minimal n’est présent. Cela relève chez SMS, non seulement d’un esprit d’ouverture mais aussi d’une réelle incorporation de l’art dans la vie même. Ce qui fonctionne comme un leitmotiv chez Fluxus devient une réalité avec SMS.
Autre avancé, la remise en cause des conventions du monde de l’art, court-circuitant les marchands, les galeries, Copley et Petrov incitent presque le spectateur à un autre rapport avec une œuvre d’art. Un rapport moins sacralisé, plus direct, lui demandant même de manipuler les œuvres, de jouer avec elles, bref de les intégrer dans son quotidien.
En provoquant ainsi le spectateur-lecteur, les éditeurs assurent une transmission possible intergénérationnelle dédoublée par un rapport simple à l’œuvre d’art, un rapport semblable à celui qu’a le lecteur avec ses livres.

Un lecteur ouvre, manipule, relie, range, déplace ses livres, certains les contemplent, les exposent même dans leurs bibliothèques, peut-il en être de même avec des œuvres d’art ?
Oui si l’on passe par une désacralisation de l’œuvre à travers une publication comme SMS.

Commissariat : Cannelle Tanc et Frédéric Vincent